Quartier Saint-Roch, la renaissance du coeur urbain de Québec
par Lemoine, Réjean
Plus ancien faubourg ouvrier de la ville de Québec, le quartier Saint-Roch a été pendant longtemps le quartier le plus prospère et le plus populeux de la Capitale, en plus de concentrer une grande part de sa population francophone. Du milieu du XIXe siècle à la fin des années 1950, il constitue le noyau commercial, industriel et manufacturier de la ville. De par la richesse de son architecture et l’esprit créatif et innovateur de ses résidents, le quartier Saint-Roch est le témoin vivant de quatre siècles d’histoire de la ville de Québec. Sa relance est, en soi, un immense chantier de sauvetage, de restauration et de mise en valeur du cœur urbain de Québec.
Article available in English : Saint-Roch: Quebec City’s Urban Core is Reborn
Un centre-ville transformé
Le quartier Saint-Roch est situé dans la basse-ville de Québec. La falaise du Cap Diamant le sépare de la haute-ville, tandis que la rivière Saint‑Charles marque la limite avec le quartier Limoilou. Une barrière artificielle, l’autoroute Dufferin-Montmorency, marque une coupure brutale avec le quartier du Vieux-Port qui le prolongeait jusqu'à la fin des années 1960. Enfin, le boulevard Langelier, avec sa belle voie piétonnière plantée d'arbres, le sépare du quartier résidentiel Saint-Sauveur.
Une grande partie de la population native de Québec trouve ses origines familiales dans Saint-Roch, et de nombreux commerces y sont nés avant de déménager dans d'autres secteurs de la ville, dont les fameux Biscuits Leclerc. Quartier défavorisé et abandonné aux activités illicites dans les années 1970, il a commencé à renaître de ses cendres dans les années 1990, en se transformant en quartier branché et créatif, comme de nombreux quartiers ouvriers et centres-villes d'Occident. On y constate une nouvelle croissance démographique, grâce à l’arrivée d’étudiants, d’artistes et de professionnels attirés par son effervescence urbaine. Souvent sans le savoir, ces nouveaux résidents et travailleurs perpétuent les traditions d'innovation, de culture populaire, de mixité sociale et de commerce du quartier.
Saint-Roch, quatre siècles d’histoire
L’occupation humaine du faubourg Saint-Roch remonte au début de la colonie. C'est d'ailleurs sur ce site que Samuel de Champlain projetait le développement de Ludovica, sa cité modèle en Amérique. Les Récollets y construisent un couvent en 1620, sur les bords de la rivière Saint-Charles. À la fin du XVIIe siècle ce couvent deviendra, sous la houlette des Augustines hospitalières, le premier Hôpital général de la ville, immense site qui existe toujours près du Parc Victoria. En 1692, les Récollets construisent également une petite chapelle là où se trouvent les actuelles bretelles de l'autoroute Dufferin-Montmorency. Il s'agit de l’ermitage Saint-Roch, un lieu de dévotion et de retraite. Saint-Roch, qui vécut au Moyen-âge au temps de la peste noire, est le patron qui protège les résidents de la ville contre les épidémies de grippe et de petite vérole de l’époque. Le faubourg puis la paroisse fondée en 1829 conserveront le nom de ce saint protecteur, qui continuera d’être invoqué lors des épidémies de choléra du XIXe siècle et de la grippe espagnole au XXe siècle.
Un premier noyau urbain apparaît dans ce secteur à la fin du XVIIIe siècle, le long de la rue Saint-Vallier, début de la première route terrestre entre Québec et Montréal. Il se concentre autour de la maison Blanche, une résidence construite en 1679 par Charles Aubert de la Chesnaye, le plus riche homme d'affaires de l'époque en Nouvelle-France. Cette maison existe toujours, au 870 Saint-Vallier Est, entre l'autoroute Dufferin-Montmorency et le Comptoir Emmaüs.
Saint-Roch connaît une croissance rapide au début du XIXe siècle, alors que des milliers d’ouvriers et d’artisans vont s’installer dans ce secteur marécageux et insalubre. Ils veulent profiter de la présence d’une vingtaine de chantiers navals qui emploient sur les bords de la Saint-Charles plus de 3,000 personnes. Le quartier accueille alors une importante immigration irlandaise. En parallèle, il devient progressivement le lieu de vie de la majorité de la population francophone de Québec, alors que le pouvoir anglophone se concentre en haute-ville. C’est autour de la Place Jacques-Cartier, site de l'actuelle Bibliothèque Gabrielle-Roy, que le développement se poursuit alors . Sur ce site on retrouve une grande halle de marché inaugurée en 1857, surmontée par deux salles à vocation culturelle, dont l'une compte plus de 500 places. Ces lieux accueillent des conférences de sociétés savantes mais surtout des arts de la scène. Ceux-ci deviendront progressivement une spécialité du quartier, qui sera l'incubateur des théâtres populaires, des spectacles de variétés, puis des cinémas à Québec. À noter que Saint-Roch se reconstruit à l'époque, après le grand feu de mai 1845 qui détruit 1,200 maisons de faubourg et laisse 12,000 personnes sans abris.
Le déclin de la construction navale, dans la seconde moitié du XIXe siècle, entraine une reconversion industrielle du quartier : des manufactures de tannerie, de potasse et surtout de chaussure surgissent à plusieurs endroits stratégiques. Fait plutôt unique à l'époque, Saint-Roch concentre bientôt des commerces et industries dirigés par des francophones. L'un d'eux, Guillaume Bresse, fonde en 1864 une entreprise de cordonnerie mécanique qui stimulera la création de dizaines d’entreprises de chaussure dans le secteur des rues Arago et Christophe-Colomb, surnommé aujourd'hui l'Îlot des tanneurs. Les conditions de travail sont souvent difficiles dans ces entreprises. Au XXe siècle, les centaines de travailleurs des manufactures du quartier, dont beaucoup de femmes, y fondent le mouvement syndicaliste catholique. C'est là l'origine du syndicalisme québécois et notamment de la CSN, qui y possède toujours l'un de ses sièges. Le clergé paroissial de l'époque, particulièrement dynamique et influant, joue un rôle prépondérant dans cette page d'histoire locale.
Le quartier connaît son âge d’or dans la première moitié du XXe siècle. À cette époque, les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur regroupent les 2/3 de la population de la ville de Québec, dont la vaste majorité de ses citoyens francophones. La rue Saint-Joseph, avec ses grands magasins Paquet, Laliberté, Pollack puis le Syndicat de Québec, consolide son statut de cœur commercial de la ville. La présence du tramway électrique et des gares de train de voyageurs attire des milliers de personnes dans les magasins, mais aussi dans les cinémas, les restaurants et les salles de spectacle du quartier. Saint-Roch est plus que jamais un pôle de la culture populaire à Québec et au Québec. À ce sujet mentionnons entre autres La Tour, qui entre 1936 et 1965 était l'une des salles de spectacle les plus populaires de Québec. Cet ancien réservoir d'essence de forme ronde pouvait recevoir 500 personnes sur deux étages. Avec ses spectacles de boxe ou de lutte, il était le pendant ouvrier des cabarets Chez Gérard (face à la Gare du Palais) et La Porte Saint-Jean (en haute-ville).
Le déclin du quartier
La ville de Québec connaît à partir du milieu des années 1950, comme la majorité des villes nord-américaines, un exode massif vers de nouveaux quartiers de banlieue. En trois décennies, plus de 100 000 personnes quittent les vieux quartiers de Québec pour s’installer dans des bungalows, construits sur les anciens terroirs agricoles de Sainte-Foy, Charlesbourg et Beauport. Le quartier Saint-Roch se vide de sa population, qui passe en quelques décennies de 20 000 à 5 000 habitants. La classe moyenne déserte le quartier, seuls les personnes âgées et les plus pauvres y demeurent.
En 1961, le rapport de la Commission d’enquête sur le logement de la ville de Québec (Rapport Martin) évalue que la moitié des logements du quartier Saint-Roch sont insalubres et qu’il faut entreprendre à travers la ville une opération d’éradication des taudis. Cette commission divise la ville en zone de rénovation urbaine. Le quartier Saint-Roch devient l’aire 10 divisée en deux zones, la zone 1 au nord du boulevard Charest et la zone 2 au sud. La commission recommande « d’éliminer du quartier Saint-Roch tous les taudis industriels et domiciliaires et de réserver les espaces d’habitation au logement des vieillards ». L’ère des expropriations et des démolitions peut commencer.
À la fin des années 1960, la construction des autoroutes Laurentienne, Charest et Dufferin accélère la dégradation du tissu urbain du quartier. Celle de l’autoroute Dufferin-Montmorency, en 1969, a des effets particulièrement dévastateurs. Elle nécessite la démolition de plus de 300 logements et d’une trentaine d’édifices commerciaux, l’expropriation de plus de 200 familles et la disparition complète d’une paroisse du quartier : Notre-Dame-de-la-Paix. Le quartier se disloque, se coupant alors de ses racines (sites de l'ermitage Saint-Roch, de la Maison blanche, et de l'Îlot des Palais), des institutions qui constituaient le cœur du nightlife local (Cabaret chez Gérard, Voûtes du Palais, La Tour), ainsi que de son histoire de mixité culturelle (quartier chinois et quartier juif avec sa synagogue).
Le Comité des citoyens de l'Aire 10 zone 2, créé au milieu des années 1960 par le curé de Saint-Roch, Mgr Raymond Lavoie, tente de limiter les démolitions et les expropriations. Il exige également que les résidents expropriés soient relogés dans le quartier. Malgré cela, plusieurs d'entre eux seront en quelque sorte déportés loin de chez eux, notamment à la Place Bardy, un HLM du secteur d'Estimauville. Gens et lieux subissent de graves blessures qui seront longues à guérir.
Pendant ce temps, la construction des premiers centres commerciaux Place Sainte-Foy, puis Place Laurier, à la fin des années 1950, provoque une désaffectation des grands magasins de la rue Saint-Joseph. Ils doivent fermer leurs portes ou font faillite dans les années 1970, à l’exception notable de Laliberté. La désindustrialisation du quartier s’accélère dans les années 1960, les manufactures et les industries disparaissant les unes après les autres. La fermeture de l’usine de la Dominion Corset en 1988 marque la fin d’une époque. Aujourd'hui, seule la compagnie Rock City Tobacco maintient encore ses activités industrielles dans le quartier. À la fin des années 1970, Saint-Roch est sous peuplé et ses commerces sont abandonnés, malgré la construction du Mail Centre-ville. Son édifice en hauteur le plus réputé, Le Lafayette, est vacant.
Tentatives de restauration d'un quartier
En parallèle, les autorités municipales tentent, dans les années 1960 à 1980, de stopper le déclin de Saint-Roch. Mais ces tentatives qui visent à redonner un peu d’âme au quartier causent parfois plus de tort que de bien. C'est ainsi que le maire Gilles Lamontagne (1965-1977) entreprend en 1966 la réhabilitation de la rivière Saint-Charles, aux abords particulièrement pollués et insalubres. On bétonne ses rives et instaure un programme de construction résidentielle pour remplacer les sites industriels abandonnés le long de la Saint-Charles : le projet Kabîr Kouba. Lamontagne fait également disparaître la voies ferrée qui longe la rivière et celles qui traversent le quartier, et entreprend la construction du Mail centre-ville pour faire contrepoids aux grands centres commerciaux. Enfin, il attire la chaîne hôtelière américaine Holiday’s Inn pour ralentir l’érosion commerciale du quartier.
Le maire Jean Pelletier (1977-1989) ramène quant à lui les trains de voyageurs à la gare du Palais, qui avaient disparu depuis une dizaine d’années. Il fait également construire en 1982 la bibliothèque Gabrielle-Roy. Ces efforts ne sont cependant pas suffisants pour ramener une vitalité urbaine dans ce quartier qui a complètement tourné le dos à son passé.
La Grande-Place: une «revitalisation» qui rase tout
Au travers de ces efforts de relance, la négation de l'identité du quartier connaît son apogée avec le projet de la Grande-Place qui cristallise les enjeux de la revitalisation du quartier au début des années 1970. Ce projet vise à créer un grand espace vacant, de l'échangeur Dufferin jusqu'à la rue de la Couronne, dans le dessein d’y réaliser un projet d'envergure capable de relancer le quartier. En parallèle, on espère raser l'essentiel de l'Îlot des tanneurs, afin de construire une autoroute qui longerait la falaise, du boulevard Dufferin au boulevard Langelier. Pour réaliser ce projet, les deux gouvernements déplacent encore plus de 500 personnes et démolissent près de 200 édifices et logements.
Toutefois, ni le déménagement du Collège F.-X.-Garneau, ni la construction du grand centre commercial qu'on y projette ne se réaliseront. L'opposition de citoyens et d'entreprises comme le journal le Soleil est trop grande. Le centre commercial projeté, avec ses deux tours à bureau d’une trentaine d’étages, sa centaine de condominiums et son métro de surface, est jugé complètement farfelu. Par ailleurs, la crise du pétrole de 1973 provoque une prise de conscience et une remise en question de grands projets autoroutiers qui auraient défiguré le quartier. Saint-Roch hérite donc, pendant une quinzaine d'années, d'une immense zone désaffectée, encadrée du tristement célèbre « Plywood city »: un périmètre d'immeubles délabrés ceinturant une véritable piquerie à ciel ouvert.
La relance
L’équipe municipale dirigée par le maire Jean-Paul L’Allier, qui prend le pouvoir en 1989, propose une nouvelle manière de redonner vie au quartier. Elle vise à cicatriser le tissu urbain et à relancer la vie de Saint-Roch par la culture et l’éducation.
La Ville est davantage consciente de l'importance de restaurer le quartier Saint-Roch en tenant compte de son passé et de son identité. Pendant plus de dix ans, la municipalité investit dans Saint-Roch l'essentiel de ses ressources. De nombreuses études et consultations sont lancées en collaboration avec différents chercheurs et universitaires, afin de mieux comprendre le quartier, notamment sous les angles de la sociologie, de la géographie, de l'archéologie, de l'histoire et de l'urbanisme. Ces recherches constituent rapidement une somme importante de connaissances et font ressortir l'importance de Saint-Roch comme témoignage essentiel du développement de l'industrie, du commerce, des arts et du milieu associatif de Québec.
Au lieu d'intervenir dans l'immense trou vacant de la Grande-Place, la ville veut d'abord consolider le tissu urbain autour de cette plaie béante. On rénove d'abord le bâtiment vacant de la Dominion Corset, qui devient « la Fabrique », le nouveau pavillon des arts visuels de l'Université Laval. Par son biais, le quartier se dote d'un apport constant de jeunesse et de créativité. La Ville met sur pied un programme de revitalisation commerciale des rues Saint-Joseph, de la Couronne et Dorchester, avec un investissement particulier dans la démolition du Mail Centre-Ville et la restauration des façades d'immeubles. Au lieu de les détruire, elle soutient la transformation d'anciens bâtiments historiques de la côte d’Abraham pour en faire une coopérative d’artistes : le projet Méduse. L’ancienne manufacture F.X. Drolet est réhabilitée en atelier municipal de mécanique. Un programme de rénovation d’anciennes manufactures dans le secteur Arago/Christophe-Colomb permet la construction de plus de 150 lofts d’artistes.
La décision de construire un nouveau parc public sur le site de la Grande-Place, en 1993, constitue elle aussi un geste déterminant pour la revitalisation du quartier. Elle met définitivement fin au vieux projet de réaliser le projet autoroutier de la Falaise, qui persévérait depuis 25 ans à la Ville et au ministère des Transports. Ce parc pousse plus loin l'idée de l'Îlot Fleurie, un mouvement spontané de citoyens qui s'étaient approprié ce lieu par le biais de l'art et du jardinage. Il embellit le secteur, éradique la dynamique de délinquance qui s'y était implantée et permet de lancer divers projets immobiliers, dont le campus de l'Université du Québec et la création d'une centaine de logements. Au début des années 2000, après plus de 30 ans d’efforts, l’immense trou créé par le programme de rénovation de l'Aire 10 zone 2, est enfin comblé. La vie urbaine est revenue dans cet espace désert, consolidée par l’implantation d’entreprises de jeux vidéo et de technologies web.
En parallèle, Saint-Roch prend progressivement conscience de ses attraits et s'ouvre au tourisme, avec la rénovation et l'ouverture de services hôteliers, l'implantation de restaurants hauts de gamme et le développements de parcours de visite. En 2009, le Cirque du Soleil s'implante pour un spectacle extérieur gratuit sous les bretelles Dufferin-Montmorency, afin d'attirer le flot des touristes du Vieux-Québec et du Vieux Port.
Des défis qui restent à relever
En 2011, l'administration du maire Régis Labeaume doit maintenant s'attaquer à la réalisation des projets majeurs qu'elle défend: complexe théâtral le Diamant imaginé par l’homme de scène Robert Lepage, développement résidentiel de l'ancienne décharge publique de la Pointe-au-lièvre, concours d'art public et de mobilier urbain, tramway, etc. En outre, des enjeux majeurs persistent. Parmi eux, la rénovation de la bibliothèque Gabrielle-Roy et de sa Place Jacques-Cartier, ainsi que la transformation du secteur des bretelles Dufferin en une porte d'entrée convenable pour les promeneurs du Vieux-Québec et du Vieux Port. Enfin, Saint-Roch, pour poursuivre sur sa lancée et favoriser la qualité de vie de ses résidents, devra développer de nouveaux projets résidentiels, dynamiser sa vie nocturne et son commerce, et diminuer sa circulation automobile.
La renaissance du quartier Saint-Roch a redonné une vie nouvelle au cœur urbain de la ville de Québec. Elle permet peu à peu à la Capitale de retrouver son centre-ville et de le reconnaître comme tel. La population et les touristes prennent désormais conscience de l'importance de Saint-Roch comme lieu porteur à la fois du passé et de l'avenir de Québec.
Réjean Lemoine
Historien et chroniqueur urbain
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Ailleurs sur le web
- Site promotionnel du quartier Saint-Roch
- Saint-Roch (Québec) - Wikipedia
- Rivière Saint-Charles - Wikipedia
Bibliographie
Blanchet, Danielle. Les quartiers de Québec. Québec, 1987, « Saint-Roch : un quartier en constante mutation » 54 pages.
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